Histoire du centre d'art de Flaine

L’une des originalités de Flaine est la forte présence de l’art dans la station.

« Le Centre d’art est pour nous, à la fois le cœur et le couronnement de Flaine. La station est née d’un geste culturel que ma femme et moi avons conçu ensemble. »

E. Boissonnas, Ibid

Le Centre d’Art de Flaine ouvre dès 1970, des expositions y furent organisées présentant les œuvres d’un artiste contemporain ou celles qu’un thème rapproche. Au cours de ces expositions des aspects très variés de la création ont été montrés, qu’il s’agisse d’Art Brut, des Nouveaux Réalistes, de sculpteurs, de peintres, de dessinateurs d’humour, de photographes. Dans la salle de lecture de la bibliothèque de prêt sont présentées en alternance les œuvres acquises lors de ces expositions.

Les artistes étaient choisis en fonction de leur originalité créatrice. Une grande attention était donnée à l’intérêt que pouvait y trouver un public non averti aussi bien que des habitués des galeries et musées. Les artistes étaient invités à séjourner à Flaine pendant leur exposition. Une rencontre était toujours suscitée au Centre d’Art, afin que chacun puisse les aborder et les interroger à sa guise.

Pour Sylvie Boissonnas, l'art était une passion, passion qu'elle tenait da sa mère et de sa grand-mère maternelle. Au cours de leurs années américaines, Eric et Sylvie découvrirent ensemble avec enthousiasme l'art contemporain. Ils tissèrent ainsi des liens d'amitié durables avec des artistes, de grands architectes, des universitaires, des étudiants qui partageaient cette passion.

« Sylvie Boissonnas n’hésita pas à passer commande à des artistes ; à Topor pour le foyer du cinéma, avec la fresque Alice au pays de la neige, ou à Arman avec l’Inclusion élaborée pour la salle à manger de l’hôtel le Flaine. C’est encore elle qui voulut mettre au centre du Forum le Boqueteau de Dubuffet et, à l’arrivée des pistes, le totem Tête de femme de Picasso… En vingt-cinq ans, de janvier 1970 à septembre 1995, elle organisa plus de soixante-dix expositions, avec une volonté délibérée d’éclectisme. Suivant son goût, ses amitiés, sa curiosité, elle passa des « dessinateurs d’humour » aux « peintures rituelles du Mithila », de Max Ernst à Jean Dewasne, de Supports-Surfaces à Di Rosa, de Monique Frydman à Sophie Calle, ou de Zuka à Buraglio »

Bénédicte Pesle, In La Culture pour Vivre, Ibid.

Eric et Sylvie Boissonnas ont aussi une part très active dans le soutien à l’art contemporain en France.

« La Fondation Scaler, dont le nom est constitué des initiales des mots Science, Culture, Art, Littérature, Education et Religion, a été créée par Eric et Sylvie Boissonnas dans les années 50 aux Etats-Unis. Cette fondation a contribué à l'enrichissement du Musée National d'Art Moderne, dont Sylvie a été la présidente de la Société des Amis de 1980 à 1987. »

Catherine Boissonnas-Coste, In La Culture pour Vivre, Ibid.


En 2002, le musée a organisé une exposition intitulée "La Culture pour vivre", exposition des œuvres entrées au MNAM par la générosité des Boissonnas.

« L'ensemble constitué par les donations des Fondations Scaler et Clarence-Westbury impressionne par le nombre et la qualité des oeuvres rassemblées. Les générations d'artistes s'y succèdent, les chefs d'œuvres y abondent…»

Alfred Pacquement, directeur du MNAM *, septembre 2002, (In La Culture pour Vivre, Donation des fondations Scaler et Clarence-Westbury, Centre Pompidou).