LES ÉLÉPHANTS ONT TRAVERSES LES ALPES Marie Paule LESAGE

15 | 02 | 08

Marie Paule LESAGE

« Les éléphants ont traversé les Alpes »

 

20/02/2008 – 26/04/2008

Commissaire d’exposition : Geneviève Holvoët

 

Marie-Paule Lesage utilise la gravure depuis 25 ans. Elle se bat pour que cette technique souvent déconsidérée trouve sa place dans l’art contemporain.

Son propos plutôt minimaliste et d'une grande exigence ne tient pas de la rigueur géométrique mais de la sobriété et de la justesse, une sensibilité à fleur de peau dans un sens très sûr de l'essentiel.

En 2003, elle a obtenu une bourse du Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines (Strasbourg) pour une résidence de quatre mois au Laos afin de former les étudiants de l’Ecole des Beaux Arts de Vientiane aux techniques de la gravure sur bois. C’est là-bas qu’elle découvre les éléphants.

Et c’est avec eux qu’elle va travailler à l’automne 2006, lors d’une nouvelle résidence de quatre mois mêlant arts plastiques et théâtre.

Son travail plastique va prendre plusieurs directions.

« Le Laos - ou pays du Million d ‘Eléphants - est un pays où le tampon d’autorisation est aussi voire plus important que l’éléphant. C’est pourquoi je me suis lancée dans la gravure sur gomme, matériau simple et que l’on trouve absolument partout. Un cutter permet de transformer la gomme en image tampon. J’ai ainsi entrepris de rassembler mon troupeau qui compte actuellement quelques 500 éléphants.

Dans les partitions, chaque éléphant a son espace propre mais restreint. Il s’accorde avec les autres pour former un chant de la taille de l’animal. Jouant sur l’humour des icônes et l’ombre de la déchirure il s’érige en pilier de leur monde, fragile et poétique.

Les pieds des éléphants sont d’une délicatesse époustouflante. Sur tous les chemins qu’ils parcourent, ils vont toujours choisir l’endroit précis où il sera sûr. Et cela aussi bien dans une rivière caillouteuse que sur des sentiers si escarpés que jamais on n’imaginerait y trouver un éléphant. Leurs déplacements sont aussi très silencieux.

Pendant 15 jours, nous avons loué une éléphante, Bouarham, et j’ai tenté de prendre l’empreinte de sa patte. Très vite, c’est une véritable danse qui se met en place. J’essaye de définir le contour de son pied. Des lignes s’inscrivent sur la plaque dans la réalité de l’échange. Un jeu d’entre-danse se dessine. Les plaques de bois marquées reflètent cet espace et la réalité de ce pied d’éléphant.

Imprimées dans des bleu-vert, les estampes se réfèrent aux couleurs du ciel et de la mer, éléments primordiaux qui se conjuguent dans l’animal.

Estampés en gaufrage ils jouent de la force, de la légèreté et de la délicatesse des éléphants. »

 

► Le site Internet de Marie Paule Lesage

 

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